Le veau fermier pour sortir de la crise laitière : à Kerlivic (Pouldergat) cet appoint annexe aide beaucoup
sans tout résoudre pour autant.
Comment remédier à la crise du lait ou tenter, si faire se peut, d'en limiter les dégâts ? Tous les producteurs laitiers ont dû réfléchir à la question. Jean-François Griffon, producteur laitier à Kerlivic, route de Landudec à Pouldergat, s'est mis à élever du veau fermier. Et ça marche.
« Ça marche, mais ça permet à peine de combler le trou créé par la chute des cours du lait. C'est simplement moins pire », tempère Delphine, épouse de Jean-François, à l'origine de cette initiative. Une idée née à la fin de l'été 2009 et qui se concrétise aujourd'hui, car le couple Griffon compte actuellement près de 80 clients de veau fermier. « On a commencé un peu pour voir, sans trop de convictions et depuis nous avons adhéré à un groupement de producteurs de Landudec », complète Jean-François.
Nourris au lait
Du coup les 48 vaches laitières de l'exploitation contribuent aussi à nourrir les jeunes veaux. « Nous avons des naissances ici, mais il nous faut en acheter, des tout jeunes, de 15 jours, que nous nourrissons au lait. Il faut environ quatre mois à un veau pour aller à l'abattoir de Pont-Croix. Et durant ce temps, il aura consommé 1 200 litres de lait. »
Ne pas s'imaginer, pour autant, que le lait coule à profusion dans l'élevage de Kerlivic. Chaque veau a le droit à sa dose journalière, pas plus. Fiché, codé, identifié, enregistré, comme un Français moyen dans son établissement de crédit, le veau ne peut pas téter autant qu'il veut. Dès qu'il se présente à la tétine, l'ordinateur prend ses coordonnées. Comme ce même ordinateur a déjà enregistré ce qu'il a déjà bu auparavant, la pompe d'alimentation fonctionne ou ne fonctionne pas, compte tenu de la dose déjà absorbée. Et s'il abuse, attention l'ordinateur ne fait pas de cadeaux : « Vous avez dépassé votre débit autorisé ! » Comme un distribanque !
Le veau sur commande
Et comment s'achète ce veau fermier ? « Nous conditionnons le veau en barquette de 5 kg minimum dans notre laboratoire, avec différents morceaux dont des rôtis. Quand nous voyons que nous avons assez de clients pour un veau, nous l'amenons à l'abattoir et nous prévenons ensuite ces clients pour leur dire que leur commande est prête. »
Mais, quelquefois, ce sont les clients qui font eux-mêmes une commande groupée. « Nous avons des Brestois qui nous ont commandé un veau. Ensuite, chacun d'eux a récupéré ce qu'il avait personnellement commandé. »
Comme la ferme de Jean-François Griffon domine le Goyen, le veau de Kerlivic s'appelle « le Veau de la vallée ». L'office de tourisme de Douarnenez va mettre à son programme de la randonnée des Moulins, une petite halte chez Delphine et Jean-François Griffon. Une promenade qui va faire aller les marcheurs par monts et par veaux, c'est forcément vachement intéressant !
Pratique. Kerlivic, le veau de la vallée. Vente directe de la ferme, tél. 02 98 74 60 78.